Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/291

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éclatante les noms de Geoffroy-Saint-Hilaire et de M. Serres, donnent à cette vue générale une force de démonstration nouvelle. L’organisation de l’homme répète successivement celle de tous les êtres inférieurs : il a passé, durant la vie intra-utérine, par tous les principaux états de la création, par toutes les grandes formes de la série animale ; il a non-seulement en lui-même de la bête, comme on l’a dit, mais de toutes les bêtes, etic’est par là qu’il tient à l’universalité des habitans du globe. Il a de plus l’âme, — une âme faite à l’image du créateur, et c’est d’elle qu’il tire sa supériorité.

Après avoir cherché son utilité dans la possession des animaux domestiques, le maître doit ensuite consulter le bien-être de ses serviteurs. Dieu ne veut pas que la nature souffre ; Dieu veut que la nature soit heureuse sousla main de l’homme. Ce sont nos passions égoïstes qui s’opposent aux volontés de l’Éternel. Pour ce spéculateur effréné, pour ce riche avare, la création n’existe pas, où elle n’existe que comme un moyen de fortune. Il affaiblira les races domestiques par le manque de nourriture et par une fécondité débilitante : que lui importe ? À la place de ces êtres, sortis de la main du créateur dans tout le luxe de l’abondance et de la force, il fait des fantômes, il fait des monstres. L’obligation du jeûne qu’il ne veut plus recevoir de la part de l’Église, il l’impose aux animaux par économie ; il en fait les anachorètes de sa cupidité. Il est temps que l’opinion publique se soulève contre ces froids calculs qui enrichissent quelques individus, mais qui appauvrissant la créa-