cet établissement qui était destiné à reproduire, comme malgré lui, la marche des formations du globe, et encore ce fut la vie en image. Des animaux empaillés se hasardèrent d’abord en petit nombre. Les apprêts que l’art avait donnés à leur cadavre rappellent l’ancien travail de la nature pour ravir à la destruction la forme des êtres qui ne sont plus. Grâce à l’établissement de la ménagerie et au perfectionnement des collections, tout le règne animal fut successivement représenté dans ce jardin qui ne s’ouvrait autrefois qu’à la botanique. L’absence unique du dernier né de la création trace aujourd’hui pour le Muséum une situation analogue à celle qui précéda dans l’univers l’avénement de l’homme. C’est par l’apparition de ce nouveau venu dans le temple de la science, que le Jardin des Plantes recevra son achèvement. L’histoire naturelle de l’homme doit couronner un jour l’histoire des animaux.
Un ossuaire anthropologique, plutôt ébauche qu’entrepris, figure tristement dans les salles du musée d’Anatomie comparée. Il sera temps d’y revenir tout-à l’heure, lorsque nous aurons porté suffisamment notre souvenir et notre intérêt sur un système, qui mérite d’être étudié. Les travaux du docteur Gall ont servi d’assise à la plupart des travaux modernes sur la physiologie du cerveau. Sans rien préjuger sur une doctrine qui ne paraît pas devoir survivre tout entière à son auteur, nous allons d’abord retracer le portrait de l’homme.