Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/376

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Les frères et sœurs qui dans les familles se plaisent à être ensemble, qui partagent les mêmes goûts et se conviennent mutuellement, autant que le permet la différence de l’âge et du sexe, présentent toujours dans la forme de leur tête des rapports de ressemblance très marqués. On a étendu la même observation aux hommes et aux femmes, unis ensemble par les liens de l’amour ; et lorsque ce sentiment est réel, lorsqu’il dure surtout depuis plusieurs années, on a cru reconnaître qu’il prenait naissance dans une conformité d’inclinations traduite en caractères équivalens sur la boite osseuse du cerveau. Quand des hommes et des femmes ainsi associés par l’organisation se rencontrent, il est difficile qu’il ne se déclare pas entre eux un attachement indissoluble. Le crâne d’Héloïse, provenant du musée des Augustins, et conservé dans la collection de Gall, présente avec le crâne d’Abeilard, appartenant au cabinet de M. Dumoutier, ces traits d’analogie qu’on pourrait définir la fraternité de l’amour. On avait cru, avant Gall, que l’amour naissait des contrastes ; mais le docteur faisait observer que la différence du sexe suffisait dans la plupart des cas à imprimer aux formes légèrement semblables de la tête toutes les variations nécessaires pour exclure la monotonie.

On a appliqué la même remarque aux individus du même sexe. Spurzheim découvrit deux jumeaux qu’il était difficile de distinguer l’un de l’autre, et qui offraient une ressemblance frappante dans leurs inclinations et leurs facultés intellectuelles. Il compara soigneusement les différentes parties de leur tête et