Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/404

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mulâtre coïncide chez lui avec une imagination chaude, un esprit de saillie remarquable, et le sens de l’espace ; c’est sans doute à cette disposition mêlée que nous devons les impressions de voyage. La force et la santé physiques ne sont pas non plus indifférentes, chez un auteur, à la nature gaie ou triste de son talent. « Ce que je fais est amusant, disait un jour devant nous l’auteur de Monte-Christo, cela tient à ce que je me porte bien. » — Nous avons souvent entendu louer ou blâmer l’esprit d’analyse qui règne dans les romans de M. de Balzac. Qualité ou défaut, il n’est pas au pouvoir de cet écrivain de changer de manière ; c’est sa constitution qui le veut ainsi. Le front de M. de Balzac, sur lequel siége une grande puissance morale, détache en vigueur une faculté diversement nommée et mal définie dans les livres de Gall, mais dont la force primitive est de disséquer les impressions du monde extérieur et du monde psychologique. Si nous quittons la sphère de l’imagination pour les régions plus sévères de l’histoire, nous trouverons sur le front de M. Augustin Thierry le sens de la mémoire des faits et celui du temps, qui mettent l’homme en rapport avec le passé et le font vivre, pour ainsi dire, en arrière dans des époques mortes.

Il ne faut pas chanter trop haut les résultats flatteurs de cette première statistique de nos célébrités, on ne saurait disconvenir que la phrénologie ne rencontre, malgré tout, des objections graves. Lorsque l’on en vient à lever l’écorce osseuse qui recouvre le cerveau de l’homme, on ne trouve plus sous le crâne qu’une masse à-peu-près homogène, renflée çà et là