Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/405

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de circonvolutions vagues dans lesquelles on ne saurait reconnaître aucune trace d’organes particuliers. Les travaux entrepris depuis la mort de Broussais en anatomie semblent amener la science vers cette conclusion fatale aux découvertes de Gall : le cerveau est un comme l’homme est un. La topographie de nos facultés, dont le docteur allemand avait fait le fondement de son système, reposerait, à ce nouveau point de vue, sur des bases superficielles. La phrénologie ne serait encore qu’une science conjecturale, une science de sentiment : fondée dès-lors tout entière sur des observations empiriques, elle n’aurait d’autre valeur, jusqu’ici du moins, que celle d’un fait occulte, mystérieux, qu’il est impossible de ramener à sa véritable cause. Les exemples nombreux et irrécusables de force divinatoire donnés par Gall et par ses disciples seraient plutôt attribués à un instinct particulier qu’à la valeur des procédés de l’école ; comme ces musiciens nés qui arrivent avec une mauvaise méthode à produire des sons justes et convenables. Le sort de telles connaissances, auxquelles manque une base positive, est de se voir admises ou rejetées sans examen, suivant que les adversaires ou les partisans de la doctrine ont plus ou moins le sens intime des choses révélées. Le toucher du crâne demande particulièrement chez celui qui l’exerce un sens phrénologique. Il y a des yeux et des mains incapables, malgré plusieurs années d’exercice, de suivre exactement les ondulations fugitives que présente la tête de l’homme. Il y a des esprits qui ne savent jamais ramener les variétés infinies d’un caractère à quelques