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nus figurent depuis près de deux siècles dans la science. Celui de Geoffroy Saint-Hilaire est, pour ainsi dire, consacré par la légitimité du temps. Le grand duel académique entre Cuvier et M, Geoffrey Saint-Hilaire, dans lequel intervint la grave et solennelle figure de Gœthe, s’explique très bien par la nature phrénologique des deux savane adversaires. La tête de Cuvier avait près de vingt-deux pouces de circonférence, la plus vaste dimension qu’il soit : donné à l’homme d’acquérir. Le docteur Gall attribuait au volume considérable du cerveau, non-seulement la supériorité de George Cuvier en histoire naturelle, mais encore cette forte capacité intellectuelle qui le mettait à même de saisir et de combiner entre eux un grand nombre de faits étrangers à la science[1]. Le siège de toutes les mémoires était largement indiqué qué sur ce front vaste. Aussi bien la tête de ce naturaliste fameux présentait-elle l’image d’un grand muséum où tous les produits de la nature venaient se ranger avec ordre dans les organes établis par Gall, comme dans autant de casiers. M. Geoffroy Saint-Hilaire était moins bien organisé pour toutes les qualités tés positives qui concourent à la méthode, au jugement, à la précision ; mais il avait de plus que son accablant rival les facultés intellectuelles d’où dérive le génie philosophique et investigateur. Il imprima avec ces forces supérieures de son cerveau un mouve-

  1. Le prince des naturalistes, comme on disait alors, était assez familier avec la science du blason ; celle des médailles et des décorations en usage chez tous les peuples ne lui était pas étrangère ; il avait retenu de mémoire la généalogie des rois dans presque toutes les monarchies anciennes et modernes.