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cadrée toute la civilisation moderne. Cette figure géométrique ne contient pas encore, il s’en faut de beaucoup, tous les travaux en voie d’exécution. Nous avons aussi négligé les embranchemens ; or, tout le monde sait que les chemins de fer sont doués d’une puissance en quelque sorte végétative ; leur accroissement est une nécessité de leur existence. Ces mille ramifications nous détourneraient des vues d’ensemble que nous avons voulu établir. Il nous importait de ne tenir compte que des lignes à grande continuité, des lignes qu’on peut nommer à juste titre européennes. Nous ne doutons point d’ailleurs que la Russie, l’Espagne, la Turquie d’Europe, ne viennent se rattacher avant peu à ces grands nerfs du mouvement continental. La Russie a tracé déjà son chemin de fer, qui unira Saint-Pétersbourg à Moscou. Le Nouveau-Monde, qui fait, depuis un demi-siècle, partie de l’ancien pour tout ce qui regarde la civilisation et le commerce, se trouve naturellement rallié au système de voies de communication que nous avons esquissé. Il est en effet possible de suivre par l’imagination, d’un continent à l’autre, le parcours majestueux de ces lignes de fer, entre lesquelles l’océan Atlantique se jette, et qu’il divise sans les briser. Ce n’est pas tout, nous voyons commencer sur les rivages de l’Afrique une nouvelle France. Il n’y a plus aujourd’hui de système de colonisation sérieux sans l’emploi de la vapeur, notre conquête ne prendra racine sur ce sol rebelle et ne le transformera que par la création d’un réseau de fer algérien, destiné à rattacher toute la colonie au centre. Déjà une ligne construite par le tra-