Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/460

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race blanche vint à tomber sur elles. Cet événement arrêta leur progrès. Notre état social, en venant se poser au milieu des tribus sauvages, a été pour elles une cause de stationnement et de ruine. Non contente d’étouffer dans ces tribus des développemens naturels, l’arrivée des Européens fit disparaître par la force des populations entières. Cette race, dont les débris avaient survécu aux cataclysmes de la nature, fut de nouveau abîmée dans la conquête. La brutalité de l’Espagne vis-à-vis des habitans du Nouveau-Monde fut un crime de lèse-humanité que cette puissante nation expie à cette heure par sa déchéance. Qui sait si les germes qu’elle écrasait ainsi sous son pied de fer n’étaient pas nécessaires à la nature pour achever un jour notre race ? Les mêmes attentats se sont répétés et se répètent encore : les Anglo-Américains chassent aux Peaux-rouges sur le territoire de l’Union comme aux bêtes fauves. Les autres races n’ont point été moins maltraitées. Nos colonies européennes n’ont guère été fondées jusqu’ici que par la destruction des indigènes ; une trace de larmes et de sang marque les progrès de l’homme caucasique autour de ce globe dont il aurait dû civiliser les premiers habitans. Tous les jours des chasseurs anglais tuent à coups de fusil des sauvages de la Nouvelle-Hollande pour les donner en pâture à leurs chiens. Au nom du ciel, il faut que cela cesse ! Il est temps que la science dirige ces conquêtes dont la force brutale abuse sans les rendre fécondes. La physiologie nous enseigne qu’il n’existe pas de races insignifiantes, puisqu’elles sont toutes destinées à entrer dans