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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/474

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social ; c’est dans le cours de ces progrès, et notamment dans la transition d’un âge à un autre, que se manifestent les grands événemens qui changent la face politique des nations civilisées. Ce mouvement de formation ne s’arrête que quand la race a acquis tous ses élémens et s’est constituée sur le type qui lui est relatif. Il se fait alors une véritable station qui s’étend au physique et au moral sociétés. Nous avons déjà retrouvé les traits de cette immobilité dans la population chinoise ou japonaise. Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, visitant la terre d’Égypte à la suite de nos armées, compara les habitans actuels de cette région à ceux qui dorment dans les hypogées : c’étaient les mêmes momies. Toute la différence qu’il put trouver entre elles, c’est que les unes étaient entourées de bandelettes, tandis que les autres étaient libres. Aucune des nations de l’Europe n’en est là, toutes s’avancent par un renouvellement continuel de formes, par une série de mutations, vers un état que nous ne connaissons pas encore.

Si maintenant nous comparons le mouvement de la race blanche à celui des autres races, nous découvrons qu’elle a effacé chez elle successivement les âges inférieurs qui composent d’une manière fixe l’état des civilisations orientales. Le degré d’avancement de ces dernières s’est répété chez nous à un moment donné de notre histoire. Jetons un regard sur les sociétés primitives de l’Asie, de l’Afrique et du Nouveau-Monde : nous les trouvons toutes enveloppées dans des formes civiles et religieuses auxquelles nos sociétés européennes ont tenu pendant