Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/475

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques siècles, mais dont elles se sont détachées aujourd’hui par leurs développemens. La théocratie, la division par castes, l’usage des hiéroglyphes, qui forment autant de traits distinctifs des civilisations de l’Inde, de la Chine, de la vieille Égypte et du Mexique, se retrouvent chez nous dans la société du moyen âge. Toute la différence entre l’histoire de ces races et le mouvement de la race caucasique, c’est que les peuples jaunes ou noirs se sont fixés sur des institutions que nous avons temporairement subies et rejetées. Il ne faut pas comparer l’organisation sociale des peuples inférieurs avec celle des peuples supérieurs, à leur état d’achèvement ; mais il faut rapprocher la maturité des uns de l’enfance les autres, et l’on voit naître alors de nombreux caractères qui se correspondent.

Nous ne devons, d’ailleurs, pas oublier que chaque groupe humain à une puissance de formation qui lui est propre. Dans la naissance des sociétés comme dans la création des animaux et des races, on remarque des intervalles de temps qui établissent la différence de l’une à l’autre. Les États-Unis, fondés les derniers dans ce mouvement de rotation que la civilisation décrit autour de la terre, présentent les caractères renforcés du type général de la race blanche et du rameau de cette race dont leurs populations se sont détachées. Un des caractères, par exemple, de la race blanche, c’est le sentiment de la liberté. À peine a-t-elle touché le sol de notre continent qu’elle y dépose le principe de l’élection. Ce principe, qui l’a suivie dans les diverses phases de son état social, a revêtu toutes ses institutions civiles et religieuses de