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mêmes de la révolution française : « Tous les officiers du Jardin des Plantes porteront le titre de professeurs et jouiront des mêmes droits. » Ce règlement, voté en une seule séance, quelques jours après le 31 mai, a été jugé si excellent par les hommes d’état et par les professeurs eux-mêmes, que tous les gouvernemens qui se sont succédé en France depuis 93 l’ont respecté. Les savans attachés au Muséum, voulant témoigner leur reconnaissance à Lakanal, lui firent présent d’une clé des serres. Ce privilège unique, décerné au fondateur du nouvel établissement du Jardin des Plantes, fut le seul que le républicain Lakanal voulut accepter dans toute sa vie.

Nous venons de voir quelle fut l’ambition de ce citoyen dans les assemblées nationales ; elle peut se résumer en deux mots : servir son pays en défendant la cause des lettres. Dans ses missions comme représentant du peuple, et dans son commissariat sur la rive gauche du Rhin, il conserva la même élévation de caractère. On connaît la réponse suivante, faite à un misérable qui l’avait bassement dénoncé[1] :

« Au citoyen L… père.

« J’avais reçu la mission expresse de te faire arrêter, parce que tu avais signé une pétition calomnieuse contre moi. Mais lorsque Lakanal est juge dans sa cause, ses ennemis sont assurés de leur triomphe ; il ne sait venger que les injures de sa patrie. Je t’obli-

  1. L’autographe de cette lettre est déposé in la bibliothèque de Périgueux.