Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/92

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chercher. » C’est ce monde dont le savant que nous venons de perdre tenta plus tard la découverte dans un mémoire intitulé : Loi d’attraction de soi pour soi.

Cette antique terre d’Égypte, où la nature s’est conservée dans les grandes proportions des premiers âges, fournit à Geoffroy Saint-Hilaire des sujets d’étude précieux sur les crocodiles et autres animaux qui ne se rencontrent plus vivans dans nos contrées. Le savant se livrait un jour, sur la place d’Alexandrie, à la contemplation de deux poissons électriques nageant dans un baquet, au moment où une pluie de bombes tombait sur la ville. Distrait de la vue et du fracas du siège par ce fait naturel et par les idées qui s’en dégageaient dans son esprit, le jeune Geoffroy, tout entier sous le charme des scènes d’électricité dont il était le témoin, n’entendit rien de ce qui se passait devant ses yeux ; l’agitation de son âme surmontait dans ce moment-là tous les événemens militaires, et le jet des bombes, et les incendies locaux, et les surprises des assiégeans, et les cris plaintifs des victimes succombant dans la lutte. Il ne connut ce qui s’était passé et le danger qu’il avait couru que par les récits du lendemain. Cette fièvre de travail et de découvertes lui dura même plusieurs semaines, tant l’impression des objets soumis à ses regards avait été vive. Au milieu de ces ardentes préoccupations, à trouva néanmoins le temps et la force de rendre service à son pays. Abandonnée par son général, la commission scientifique allait tomber avec toutes ses richesses au pouvoir des Anglais. Un antiquaire, M. Hamilton, convoitant pour lui et pour sa nation les portefeuilles qui