Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/213

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ils sont aussi les plus sensés, car ils rejettent les traditions talmudiques. On ne leur connoît gueres qu’une vaine observance ; c’est de croire les prieres peu fructueuses, si on n’a pas à côté de soi des flambeaux allumés. Trigland vante beaucoup leur frugalité et leur propreté. Il assure, avec Cuneus, que les Caraïtes, ordinairement très-riches, sont quelquefois embarrassés pour marier leurs filles, parce qu’ils ont étendu fort loin les empêchemens de consanguinité ; que d’un autre côté, les Juifs rabbanistes qui les détestent, ne veulent pas s’allier avec eux ; et quoique les rabbanistes ne voyent que par les yeux de l’intérêt, qui absorbe toute leur énergie, ils aiment encore mieux renoncer à l’opulence, que d’avoir des beaux-peres qui ne radotent pas. V. Cuneus de repub. Hebr., 1.3, chap. VIII, et Trigland, Diatribe, de sectâ Caræorum.

Il n’y a plus d’Esséniens. Quelques auteurs ont trouvé les points de rapprochement de cette secte, avec celle de Pythagore ; mais a-t-on remarqué la grande conformité qui se trouve entre les Quakers et les Esséniens ? Ceux-ci se distinguoient par un air de dignité, la simplicité du vestiaire jointe à une propreté scrupuleuse, la sobriété, l’amour pour le travail, l’union entr’eux, des mœurs douces et hospitalierse. Ils n’avoient point de domestiques, et regardoient l’esclavage comme injurieux à l’humanité. La guerre leur paroissoit un outrage à la loi naturelle. Fideles observateurs de leur parole, jamais ils ne prêtoient serment. Dans leurs assemblées religieuses, le plus instruit, ou celui qui se croyoit tel, se levoit pour expliquer la lecture, &c. &c. En vérité on croiroit qu’il s’agit des Trembleurs. Il semble que Georges Fox ait calqué sa doctrine sur la description que Joseph et Philon ont faite des Esséniens.