Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/30

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présentement que le nid du phénix ou le verre malléable. Il falloit bien que ce poison très-subtil circulât dans les entrailles de la terre, & remontât les sources tortueuses des fontaines, pour infecter jusqu’au réservoir qui en alimentoit le cours : car, faute de cette précaution, la source, renouvellée sans cesse, eût détruit l’activité du poison. Il falloit encore que, d’un accord unanime, les Juifs se fussent interdit l’usage de l’eau, pour n’être pas eux-mêmes victimes de leurs forfaits. Tout cela est un peu difficile à croire ; mais on n’examine pas la possibilité de la chose : on ne veut pas voir que les inventeurs de cette calomnie grossiere sont les débiteurs des Juifs, qui veulent se libérer sans payer(7) : on commence par égorger, sauf à examiner ensuite si les défunts étoient coupables. La haine qu’on porte aux accusés fait dévorer les absurdités les plus révoltantes ; des annalistes contemporains les inserent dans leurs chroniques. Quatre siecles après, un Eisenmenger recueille le tout, pour grossir des in-4o., qui sont un arsenal de mensonges(8). Un pere Daniel adopte leur récit(9) ; le commun des lecteurs reçoit ces faits sans les peser, d’autant plus facilement qu’ils sont attestés par un historien, d’ailleurs estimable ; & l’on répete aujourd’hui que sous Philippe le Long, les Juifs empoison-