Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/45

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sulter les ouvrages cités dans les notes(14), on verra des facultés théologiques, luthériennes, de Wittemberg, de Rostock, décider qu’un Chrétien malade ne peut appeller des Médecins Juifs, parce que la plupart sont des ânes : ils employent des remedes magiques ; de dix baptisés ils sont obligés d’en tuer un. Les Juifs sont maudits du ciel : conséquemment ils ne doivent pas guérir les Chrétiens, qui sont enfans de Dieu. Qu’un Chrétien dîne avec un Juif, c’est une espece de sacrilege, selon Tostat(15). Tel est aussi l’avis du Docteur Jacques de Gruffiis, & cette décision est digne d’un homme qui examine si un Clerc encourt l’excommunication en se battant lui-même(16). Quand on voit des Dissertateurs examiner sérieusement si les Juifs sont infâmes de droit ou de fait, & se décider pour le fait(17) ; quand un d’eux vient nous dire que les Juifs existent comme on laisse exister les bourreaux & les femmes publiques ; quand dans un livre, heureusement oublié, intitulé ; Decisiones aureæ, on lit que les Juifs font pires que les Sarrasins & les habitans de Sodome(18), qu’ils ne peuvent pas être possédés, parce qu’un démon ne peut en surmonter un autre ; quand on voit Shakespear, dans son Marchand vénitien, introduire sur la scène un Juif qui réunit tous les traits de