Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/46

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la scélératesse ; quand on entend dire que le Juif, incapable de sentir un bienfait, doit être considéré sicut mus in perâ, serpens in gremio, ignis in finu ; quand on voit un savant, comme Buxtorf, commencer son Traité sur la Synagogue, en disant qu’on ne trouve chez les Juifs que fausseté, qu’hypocrisie, rappellons-nous que ces benins Écrivains n’étoient que les échos de l’opinion publique.

De concert avec eux, il semble que l’autorité souveraine ait conspiré à élever entre les Juifs & nous un mur de séparation. L’Europe a produit quatre cents réglemens pour rompre avec eux les liaisons les plus indifférentes. À la vérité, quelques-unes de ces prohibitions portoient sur un fondement légitime : telle fut celle d’avoir des esclaves chrétiens. Il est prouvé que les Juifs, ayant le goût du prosélytisme, les forçoient souvent à l’infraction des loix évangéliques(19). Une pareille défense ne pourroit aujourd’hui s’appuyer des mêmes motifs, & les sollicitations d’un Juif en pareil cas seroient sévèrement réprimées, si elles étoient connues : mais connues ou non, elles seroient infructueuses. Dans nos siecles modernes on trouveroit à peine un Chrétien qui ait embrassé le Judaïsme ; pour la curiosité du fait, nous citerons Antoine Debriey(20), & Milord Gordon.