Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les pieds à côté d’un chien qui est le symbole de la fidélité(28), & cette barbarie a duré en divers pays jusqu’à nos jours. Il semble qu’on ait voulu reprocher au créateur de les avoir formés à son image, & détruire cette divine empreinte. En général les Gouvernemens, plus empressés à punir les crimes qu’à récompenser la vertu, n’ont gueres su faire que des loix prohibitives, peu d’encourageantes ; ils ont trouvé plus facile de tourmenter les criminels que de prévenir les crimes.

À la honte de notre siecle le nom Juif est encore en opprobre, & souvent encore les disciples du maître le plus charitable, insultent à des malheureux dont le crime est d’être Juifs, & qu’on rencontre sur nos routes couverts des lambeaux de la misere. En Europe on les a soumis au même péage que les animaux, auxquels ils répugnent par principes religieux(29). Autrefois un Roi d’Espagne condamnoit à de grosses amendes quiconque recevoit d’eux quelques présens(30) ; & Philippe le Hardi, après leur avoir défendu de se baigner dans les rivieres où se baignoient les Chrétiens, les obligea de mettre une corne à leur bonnet ; ailleurs on les a forcés de porter des chapeaux jaunes, des roues sur leurs habits, &c. On ne leur a laissé que la figure humaine, encore y a-t-on voulu attacher un distinctif flétrissant