Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On a donné dans l’erreur pour avoir confondu la nubilité avec la fécondité : celle-ci n’est que la faculté de produire un être de son espece. On sait qu’elle s’annonce communément chez les personnes du sexe, par l’établissement de l’évacuation périodique, qui, peut-être, n’est pas une institution de la nature, car ce problême n’est point encore résolu(16), & par des phénomenes communs aux deux sexes. Mais la nubilité établit de plus des rapports moraux entre l’homme & la femme ; elle exige donc l’assemblage des qualités propres à remplir dans toute leur étendue les devoirs paternels & maternels ; elle suppose donc que les qualités morales sont développées à l’égal des facultés physiques, & que, pour faire éclore celles-ci, on n’a pas forcé la marche progressive du tempérament, sans quoi l’ouvrage avorté ressembleroit à ces fruits dont la maturité contrainte n’offre jamais cette saveur exquise que leur donne la nature. Si la fécondité attestoit qu’une personne est nubile, il faudroit en conclure que les Indiennes souvent fécondes dès l’âge de huit à neuf ans ont dès-lors toute l’aptitude requise aux fonctions de la maternité. L’existence du tribut périodique ne fixe pas l’époque de la fécondité : il s’établit quelquefois à un an, & des meres en sont exemptes toute leur vie. Par