Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la même raison, les filles valétudinaires des villes seroient plus propres au mariage que les robustes campagnardes, attendu que chez celles-ci l’éruption des phénomenes de la puberté est plus tardive que chez les premieres.

Mais, dira-t-on, si la fécondité précede la nubilité, comment justifier la nature ? Auroit-elle doué l’homme d’une faculté qui pourroit quelquefois en devenir le tyran, parce qu’elle existeroit antérieurement au temps où il doit en faire usage ? N’outrageons pas la nature, c’est-à-dire, son auteur, en la chargeant de nos torts ; l’empreinte de sa main est encore gravée sur son plus bel ouvrage : mais nos conventions sociales en ont bien altéré les traits. Nulle part on n’a réglé les principes de l’éducation & le développement des connoissances sur celui des deux substances dont l’homme est composé. Et delà qu’arrive-t-il ? que souvent l’esprit a déja trente ans, tandis que le corps n’en a que dix, en sorte qu’une imagination précoce souffle dans un cœur enfantin le feu des passions, & l’embrase. Les progrès du mal sont encore plus marqués chez les jeunes gens qui usent d’alimens très-substantiels & recherchés. Le suc nourricier, trop abondant, s’ouvre de nouvelles routes, & accélere une puberté factice qui est le fruit des abus, différente