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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/9

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il crut sans doute que la mesure de ses maux étoit comblée ; il se trompoit : un Empereur Romain sut encore enchérir sur les cruautés précédentes. Le fer, le feu, la faim firent périr près de quatre millions de Juifs sous le regne d’Adrien, y compris cinq cent quatre-vingt mille égorgés dans la révolte de Barchochebas(1), & l’on ravit à ceux qui échapperent en petit nombre, la consolation de contempler, même de loin, les ruines de Jérusalem foulée sous les pieds des Gentils. Auparavant, on les voyoit, couverts de haillons, parcourir en sanglotant la montagne des Oliviers & les débris du temple ; ils furent réduits(2) à économiser sur leur misere, pour payer cette grace à l’avarice des Soldats. À ce prix, ils obtinrent la faveur signalée d’y venir pleurer le jour anniversaire du sac de leur Cité ; & les Juifs achetoient le droit de répandre des larmes dans les lieux où ils avoient acheté & répandu le sang de Jesus Christ.

Pour aggraver leur désastre, on les força de quitter à jamais une patrie à laquelle ils étoient attachés par tant de liens, & que des motifs si puissans rendoient chere à leurs cœurs. En s’arrachant des lieux qui les ont vu naître, vers lesquels

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