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Basiliade, rend les enfants capables de quelque occupation utile, on les instruit par l’exemple, en les chargeant de tâches proportionnées à leur force et à leur adresse. Remuer la terre, planter, semer, recueillir ou serrer les fruits, pétrir l’argile, en former des vases, prendre soin des animaux, etc., sont autant d’emplois sagement partagés entre les membres de cette petite république. La parfaite union fait de ces exercices, non des travaux, mais des amusements variés. »

Comme tous ses prédécesseurs, Morelly fait donc ressortir les avantages qu’offre la réunion de plusieurs familles pour l’économie des ressources, la facilité des travaux, avantages que les défenseurs des communautés religieuses avaient fait valoir avant lui. « N’envisageons, dit un historien ecclésiastique, que l’utilité temporelle et politique des communautés. Il est très-utile de faire subsister un nombre d’hommes avec le moins de dépenses qu’il est possible ; or, il en coûte beaucoup moins pour entretenir vingt hommes ensemble que si on les séparait en trois ou quatre ménages. Il y a des travaux qui ne peuvent être exécutés que par des sociétés ou de grandes communautés, pour lesquels il faut des ouvriers qui agissent de concert et qui se succèdent » (Dict. théologique, art. Moines). Et ailleurs, pour répondre à cette objection que l’esprit de corps qui règne dans les communautés est contraire à l’intérêt public, il est dit : « En détruisant l’esprit de corps, on lui substitue l’égoïsme, caractère le plus pernicieux et le plus opposé à l’intérêt général, aussi bien qu’à l’esprit du christianisme, qui est un esprit de charité et de fraternité… Ce que l’on nomme esprit de corps n’est dans le fond que l’amour du bien général fortifié par l’habitude d’y contribuer » (Ibid., art. Communautés).

Morelly pensait, comme on le verra dans le Code de la