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Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/102

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ſiege ; & de tous côtés les nations vaſſales en firent autant pour leurs patrons. Il y eut même ſi peu de diſtinction, que dans la ville de Rome on voit trois ſtatues d’Annibal, le ſeul de ſes ennemis qui ait oſé lancer le javelot dans ſon enceinte (14).

CHAPITRE VII.

section seizieme.
Qu’il y eut anciennement des ſtatuaires en Italie.

Que l’art de faire des ſtatues ait été commun & ancien en Italie, c’eſt ce que témoignent l’Hercule triomphal, conſacré, dit-on, par Evandre dans le marché aux bœufs, ainſi nommé parce qu’on le revêt d’un habit triomphal dans les jours de triomphe ; & la ſtatue de Janus à deux faces, dédiée par Numa, qu’on honore comme préſidant à la paix & à la guerre, & dont les doigts ſont figurés de maniere que formant le nombre de trois cents cinquante-cinq, pour ſignifier l’année[1], ils montrent qu’il eſt le dieu de l’âge & du temps. Il y a auſſi des ſtatues (15) toſcanes, diſperſées dans le monde : il eſt certain qu’elles ont été faites en Etrurie. J’inclinerois à penſer qu’elles ne repréſentoient que des divinités, ſi Métrodore de Scepſis, à qui sa

  1. L’année de Numa étoit de 355 jours, obſerve le P. Hardouin : cependant Macrobe & Suidas diſent que les doigts de ce Janus marquoient le nombre de 365.