Aller au contenu

Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
traduction du xxxiv livre

haine pour les Romains a fait donner le ſurnom de Miſoromæus ne leur reprochoit pas de s’être emparés de Volſinium à cauſe de ſes deux mille ſtatues. Il me paroît ſurprenant auſſi que, l’origine des ſtatues étant ſi ancienne en Italie, ce ſoit plutôt des ſimulacres de bois ou d’argille qu’on ait conſacrés aux dieux dans les temples juſqu’à la conquête de l’Aſie, qui introduiſit le luxe. Quant à l’origine de l’art d’exprimer les reſſemblances, il ſera plus à propos d’en parler, lorſque nous traiterons de ce que les Grecs appellent plaſtique[1], qui exiſtoit avant l’art de faire des ſtatues : mais celui-ci s’eſt acquis une gloire ſans bornes par la beauté d’un grand nombre de ſes productions. Il ſuffit d’en examiner pluſieurs ; car qui pourroit les détailler toutes ?[2]

section dix-septieme.
Du prix exceſſif des ſtatues.

Pendant l’édilité de M. Scaurus, il y eut trois

  1. Plaſtice, l’art de modeler en argille.
  2. Suivant les éditions de Pline, l’art de faire des ſtatues a dû ſa gloire au grand nombre d’écrits qui l’ont célébré : Effloruit multorum voluminum opere. J’ai préféré la leçon d’un manuſcrit cité par Daléchamps : Effloruit multarum imaginum opere, ſi quis plures perſequi velit : omnes enim quis poſſit ? Pline, qui dit ailleurs que le ſtatuaire rend les hommes célebres plus célebres encore, ne penſoit pas que les arts euſſent beſoin de prôneurs pour devenir floriſſants.