Aller au contenu

Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le même temple ; il fit encore un ſecond coloſſe nud. On croit avec raiſon qu’il a le premier découvert & enſeigné l’art de ciſeler (29).

2°. Polyclete de Sicyone, éleve d’Agélade, afait un diadumene[1], figure de jeune homme où il a exprimé la molleſſe, & qui devint fameuſe par le prix de cent talents qu’elle coûta. Il a fait auſſi un doryphore[2], où, dans un enfant, il a repréſenté la vigueur. Il a fait la figure que les artistes appellent canon (la regle) : ils en étudient le deſſein, ils en font pour leur art une ſorte de loi. Enfin Polyclete eſt le ſeul de tous les hommes que l’on regarde comme ayant créé l’art par une production de l’art (30). Il a fait un homme au bain qui ſe frotte, & un autre nud qui propoſe une partie d’oſſelets ; deux enfants nuds qui jouent auſſi aux oſſelets : on les nomme aſtragalizontes[3]. Ils

  1. Ceint d’un diadème. Le mot grec diadoumenos eſt le diadematus des Latins ; il signifie communément, orné d’un diadême, d’une couronne. Ce n’eſt ici qu’un jeune homme coëffé d’une bandelette, vitta, dont les jeunes efféminés, les filles, les femmes & les prêtres, ornoient leurs têtes, & avec laquelle ils lioient leurs cheveux.
  2. Qui porte une pique. Quoique M. de Jaucourt traduiſe ce mot par garde des rois de Perſe, il faut obſerver que les historiens grecs appellent doryphores les ſoldats du prétoire, qui avoient la garde des empereurs romains. Voyez Hérodien, Zoſime, &c.
  3. Qui jouent aux oſſelets.