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Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/111

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traduction du xxxiv livre

de s’en rapporter au jugement des artiſtes mêmes qui étoient préſents, en reconnoiſſant que c’étoit celle que chacun avoit jugée la premiere après la ſienne. Celle de Polyclete eut la préférence, puis celle de Phidias ; la troiſieme fut celle de Ctéſilas ; la quatrieme, celle de Cydon ; la cinquieme fut celle de Phradmon (26).

1°. Non ſeulement Phidias a fait le Jupiter Olympien, qui n’a pas d’imitateur (27) ; il a fait auſſi en ivoire une Minerve debout à Athenes dans le Parthenon[1]. L’Amazone dont je viens de parler n’eſt pas la ſeule figure qu’il ait faite en bronze, puiſqu’il fit une Minerve d’une beauté ſi rare, qu’on l’a ſurnommée la Belle : il a fait un Pluton (28) & une autre Minerve que Paul Emile a dédiée à Rome dans le temple de la Fortune de ce jour[2], où elle ſe voit encore ; cette derniere figure lui donna l’occaſion d’en faire deux autres en manteaux, que Catulus plaça

  1. Le temple de la fortereſſe d’Athenes.
  2. Fortuna hujuſque diei, ou hujuſce diei, étoit l’inſcription de ce temple, voué par Catulus l’inſtant avant le combat & la victoire contre les Cimbres, M. Poinſinet traduit ici & au n°. 5 ces trois mots seulement par celui de Fortune. Ce trait de l’histoire romaine, marqué par le P. Hardouin dans ſes notes, n’étoit pourtant pas à négliger. Pline à Rome donnoit une adreſſe. A Paris nous diſons : Il y a, de M. Pigalle, un Saint Auguſtin de marbre dans l’égliſe de Notre-Dame des Victoires. Cette égliſe étant auſſi l’accompliſſement d’un vœu de Louis XIII, on la déſigneroit mal en ne diſant que Notre-Dame.