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Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/211

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ſateurs en défaut, ceux que j’ai vus du moins, & je ſuis réduit à moi ſeul. Chacun ſe tait ſur ce paſſage, ſoit qu’il ait paru clair, ou qu’on n’ait pas trouvé le moyen de l’éclaircir. La connoiſſance que je puis avoir des fontes en bronze me le fait trouver abſurde, en traduiſant comme il y avoit à peu près dans ma précédente édition : Il prend une couleur de pourpre dans les robes prétextes des ſtatues. Je n’approuve pas non plus une traduction qui parle des tuniques de laine blanche, bordées de pourpre, & que les tailleurs faiſoient à Rome, quand le texte dit ſtatuarum prætextis. Il m’a donc fallu recourir à mon auteur, & voir ſi je ne pourrois pas l’entendre par lui-même : je ne ſais ſi j’ai réuſſi. M. Poinſinet, que j’honore aſſurément, voudra bien être un de mes juges, & je l’en prie.

(60) Page 50. Le chapitre 14 de ce livre offre pourtant un paſſage qu’il ne faut pas omettre, parcequ’il ajoute à la preuve des foibles connoiſſances que Pline avoit dans l’art.

” Cependant le fer reçut auſſi de la part des hommes un honneur plus doux. Lorſque l’artiſte Ariſtonidas voulut repréſenter le repentir d’Athamas, après avoir, dans ſa fureur, précipité ſon fils Léarque, il mêla du fer & du bronze, afin que la rougeur de la confuſion fût exprimée par la rouille qui ſe diſtinguoit à travers l’éclat du bronze. Cette figure eſt encore aujourd’hui à Thebes ”.

Et tamenvita ipſanon defuit honorem mitiorem hahere ferro quoque. Ariſtonidas artifex cùm exprimere vellet Athamantis furorem Learcho filio præcipitato refidentem pænitentiâ, æs ferrumque miſcuit, ut rubigine ejus per nitorem æris relucente, exprimeretur verecundia rubor. Hoc ſignum exſtat Thebis hodierno die. L. 34, c. 14, ſ. 40.

Ce procédé bizarre ne paroît pas avoir été ſuivi par tous les anciens ſtatuaires. En effet, ce devoit être un objet bien ridicule, bien déſagréable & bien choquant, que ce barbouillage de rouille & de bronze ; & l’écrivain qui le rapporte, ſans y