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Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/92

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CHAPITRE IV.

section neuvieme.
Quel a été à Rome le premier ſimulacre d’un dieu fait de bronze. De l’origine des ſtatues, & en quelle eſtime elles étoient.

Le premier ſimulacre en bronze que je trouve avoir été fait à Rome, est celui de Cérès ; les frais en ſurent pris ſur le pécule de Sp. Caſſius, qui, aſpirant à la royauté, fut tué par ſon pere (7). Des dieux, l’airain paſſa aux ſtatues des hommes, qui furent traitées de bien des manieres différentes. Les anciens leur donnoient une teinte avec du bitume[1], d’où il eſt d’autant plus ſurprenant qu’ensuite on ſe ſoit plu à les dorer. Je ne ſais ſi ce fut une invention romaine ; il eſt certain du moins qu’elle n’eſt pas ancienne parmi nous. On n’élevoit des ſtatues qu’à ceux dont quelques belles actons méritoient l’immortalité. Ce fut d’abord pour les victoires dans les jeux ſacrés, & ſur-tout les jeux olympiques, où c’étoit la coutume d’élever des ſtatues à tous les vainqueurs. Pour ceux qui avoient vaincu trois fois, leurs ſtatues exprimoient la reſſemblance dans les différentes parties du corps[2] ;

  1. Il faut entendre les ſtatues de bronze.
  2. M. Poinſinet traduit : Et ceux qui étoient trois fois vainqueurs, on leur fondoit une ſtatue dont le creux avoit été exactement calqué & moulé ſur toute leur perſonne : ſens que je