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II


Le lendemain matin la Françoise blanchissait les châtaignes en attendant la venue de la Faurille que le Pierre était allé quérir. Elle arriva avec lui juste comme on vidait l’oulle fumante sur la touaille grise et se planta au milieu de la cuisine. C’était une fille trapue, aux cheveux châtains drus, bien tetonnée, aux hanches rebondies, qui portait un petit paquet plié dans un de ces grands vieux fichus à palmes appelés chez nous « coulets », qui est à dire en français, collets, parce qu’ils couvrent le col d’abord, et accessoirement les épaules. Se quillant là, les reins creusés, son paquet tenu des deux mains sur la ceinture, la grosse fille salua les Agrafeils attablés.

— Bonjour à toi, Faurille, répondirent-ils tous.

— Pose tes hardes et sieds-toi au bout, à côté de l’Albine, ajouta Françoise.

Tout en mangeant les châtaignes, le vieux Bertrand fit remarquer que la mère-grand de la nouvelle venue