Page:Eugène Le Roy - Jacquou le Croquant.djvu/171

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— Votre demoiselle y est, Toinette ? fit le curé.

— Oui bien, monsieur le curé, elle est dans le salon à manger.

— En ce cas, je passe par le jardin.

Et, poussant une petite claire-voie, le curé longea le mur tapissé de jasmins, de rosiers grimpants, de grenadiers en fleur, et s’arrêta devant un perron de trois marches. La porte-fenêtre était ouverte, et, à l’entrée, une vieille demoiselle, en cheveux blancs, travaillait assise dans un grand fauteuil, avec une chaise pleine de linge devant elle.

Entendant le curé la saluer, elle releva ses besicles et dit :

— Ah ! c’est vous, curé : gageons que vous m’apportez de l’ouvrage ?

— Tout juste… et de l’ouvrage pressé, même !

— Vous avez encore fait quelque bonne trouvaille ?

— Eh ! oui.

Et se retournant, il me montra à la vieille demoiselle.

— Oh ! Seigneur Jésus ! s’écria-t-elle, et d’où sort celui-ci ?

— De la Forêt Barade.

— Alors ça ne m’étonne pas qu’il soit ainsi dépenaillé… Viens çà, mon petit !

Et, lorsque ayant monté les trois marches je fus devant elle, elle ajouta :