Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/331

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gneur prête à frapper de nouveau ; obligation d’affirmer sa foi en face de l’hérésie qui, par le malheur des temps, dressait sa tête contre notre mère l’Église ; nécessité de recevoir l’absolution de ses péchés au sacré tribunal de la pénitence et de s’approcher de la sainte table… Tout cela renforcé par quelques peintures affreuses de l’enfer, des divers supplices éternels, et entremêlé de rigoureuses diatribes contre les impies, les libertins et les parpaillots.

Et puis, ces missionnaires distribuaient des chapelets bénis par notre Saint Père le pape, des images de piété, des médailles miraculeuses et autres amulettes qui amusaient les bonnes femmes et les enfants. Mais ce qui frappait surtout la masse du peuple, c’étaient les cérémonies solennelles, les processions en masse, et les érections de croix sur les places des bourgs.

Grâce à l’initiative toute-puissante de M. l’abbé de Bretout, il avait été décidé qu’une croix colossale serait plantée à la cime de la colline du Signal, d’où elle dominerait et protégerait toute la contrée de la Double, étant comme le sceau et le couronnement de l’œuvre accomplie par les Pères.

Le jour où fut close la Mission, les curés d’une dizaine de paroisses doubleaudes se rassemblèrent à Échourgnac, amenant avec eux une partie de leurs ouailles. La cérémonie était précédée d’une messe qui fut longue à cause du grand nombre des communiants, mais enfin, après l’ite missa est, les curés, comme des sergents de bataille, rangèrent toute cette foule, dont la majeure partie avait suivi la messe dehors, faute de place, et l’acheminèrent processionnellement vers les hauteurs du Signal.

Marchaient les premiers une douzaine d’hommes