Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/71

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nées de cet ennuyeux monsieur Servenière ? Vraiment ce ne serait pas généreux !… Revenons, il me faut voir à la cuisine…

Devant le feu, un beau chapon tournait lentement, agréablement rissolé déjà.

— Qu’avez-vous de plus, Cathi ! demanda mademoiselle de Légé.

— Demoiselle, il y a une soupe à la citrouille, un civet de lièvre, et, si vous voulez, j’ajouterai un pâté de foie en terrine.

— C’est cela.

Dans la cour, un bruit de chevaux se faisait entendre. Minna et son cousin sortirent comme les arrivants mettaient pied à terre.

Le curé s’avança le premier. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, grassouillet, à la figure rougeaude, avec de beaux cheveux gris qui tombaient sur ses épaules.

— Bonjour, mon enfant ! dit-il en saluant ainsi que M. Servenière, vous voilà tout à fait remise, je pense ?

— Oui, monsieur le curé, grâce à monsieur le docteur Charbonnière que voici… Notre cousin, messieurs !

— Monsieur est bien heureux de s’être trouvé là fort à propos pour sauver une aussi charmante personne ! dit M. Servenière, grand diable sec et chauve qui relevait en manière de cornes les quelques cheveux qu’il avait encore sur les côtés de la tête.

— Vous avez vu le métayer de la Pradelle ? demanda M. de Légé au docteur.

— Oui, mon cousin ; la petite opération est faite.

— Messieurs, dit mademoiselle Minna, il est onze heures passées, vous devez avoir faim : si vous le voulez bien, nous allons nous mettre à table.