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Page:Eugène Le Roy - Le Moulin du Frau.djvu/16

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et le sacristain, et le sorcier, et le maréchal, et les muletiers, conducteurs de minerai, et les charbonniers de nos forges disparues, dont les hauts fourneaux flambaient toute la nuit, embrasant la nappe noire des étangs ! qui sais-je encore ? car ils y sont tous, nos ruraux, et saisis sur le vif, définitivement fixés par le meunier Hélie ou par le maître Eugène Le Roy, que, j’ai beau faire, je ne puis distinguer l’un de l’autre.

Nos paysages ont trouvé leur peintre, qu’on ne surpassera point : les coutumes, les travaux et les fêtes de nos campagnes, un conteur qui ne sera pas égalé. Si vous ouvrez le volume, vous ne le fermerez pas avant de l’avoir lu tout entier, d’une affilée, — et vous le reprendrez souventes fois, je vous le prédis : vous surtout, compatriotes, que les exigences de la vie retiennent dans la grand’ville, mais qui gardez au cœur le regret violent du « pays », où vous reviendrez sur le tard pour y vieillir doucement et reposer à côté de vos anciens.

Ah ! quelle joie pour nous, les Parisiens, quel enchantement qu’un ouvrage pareil ! Il est de ceux qu’on installe sur le bas rayon de la bibliothèque, dans la rangée des « amis », à portée de la main. C’est là que je le placerai. En attendant, je vais commander pour lui une de ces reliures solides et