Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/109

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Un peu en arrière encore, l’air piteux, venait seul M. Capgier, avec sa lévite vert pisseux et son chapeau monumental : — « un double boisseau », disait-on à Auberoque. — Deux conseillers municipaux, M. Tronchat, l’épicier, et M. Jardelet, petit propriétaire, tous deux en veste noire et en chapeau mou, suivaient à distance respectueuse les redingotes et les vieux chapeaux de soie qui brillaient modestement au soleil d’avril.

Quant à M. Caumont, afin de masquer sa déconvenue de la veille, il se réservait pour un autre jour.

En chemin, ces messieurs rencontrèrent M. Lefrancq qui venait de faire une promenade après déjeuner.

— Eh bien ! firent plusieurs voix, vous ne venez pas ?

— Et où ?

— Mais… faire une visite à madame Chaboin !

— Madame Chaboin est la dernière arrivée. C’est à elle de commencer, du moins dans les maisons où il y a des dames… !

— Oh ! firent les gens graves de la bande, comme indignés qu’une femme aussi riche pût être soumise à la loi commune.

— Ce garçon-là a des principes… que j’ose qualifier de révolutionnaires ! dit le notaire à John, son voisin.