Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/168

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de la Miséricorde le rejetaient fort et ferme. Il n’y avait que ceux du faubourg de la route de Périgueux, où se trouvait le terrain de madame Chaboin, qui en fussent satisfaits ; mais ils n’étaient pas les plus forts. D’ailleurs, à ces intérêts de quartier se mêlaient des intérêts particuliers. Ainsi M. Jammet, qui avait dû regagner l’oustal à la suite de quelques fortes culottes qui l’avaient mis à sec, malgré son habileté à aider le hasard, M. Jammet, donc, criait très haut contre ce projet qui devait détourner le commerce, du centre, du cœur même d’Auberoque, c’est-à-dire de la place où se trouvait l’Hôtel du Cheval-Blanc.

De même faisait M. Tronchat l’épicier ; et cette protestation avait plus de poids que celle de M. Jammet ; car, outre que celui-ci n’était guère considéré dans son propre pays, M. Tronchat était conseiller municipal.

M. Grosjac, lui, était pour l’aliénation des communaux. Il avait été appelé au château pour soigner des chevaux éclopés : « En conscience, disait-il, je ne puis faire autrement. »

M. Bourdal était favorable au projet, lui aussi : il espérait passer l’acte.

M. Lavarde, le maire, d’abord hostile, avait fini par céder sous la pression des objurgations verbeuses et comminatoires de M. Madaillac, son secrétaire, qui lui répétait à satiété tant les arguments serinés par M. Guérapin, son ami, que les siens propres.