Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/169

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Quant à l’intendant, il était naturellement pour le projet de sa maîtresse.

Le jour où la question devait être discutée au conseil municipal, M. Duffart revint de Paris pour plaider en faveur du « projet Chaboin », comme on l’avait baptisé. C’était un voyage, mais il faut dire qu’il avait un permis de circulation de la Compagnie, et que madame Chaboin l’hébergeait. Puis il faisait à son hôtesse quelques petits emprunts, en manière d’honoraires. Le rapporteur de la commission, qui était M. Farguette, fit ressortir d’abord combien il était peu sensé d’enclaver, sur la moitié de sa circonférence, le bourg d’Auberoque dans les propriétés de madame Chaboin ; de se fermer les trois ou quatre dégagements qu’il y avait de ce côté-là, en échange d’un terrain mal situé pour l’usage auquel on le destinait. À M. Duffart, qui objectait le peu d’intérêt des communaux, il répliqua qu’il suffisait qu’ils fussent utiles les jours de foire pour les conserver précieusement ; que ce serait une contradiction absurde de supprimer des voies d’accès, au moment où la ligne ferrée allait rendre les foires plus importantes. Enfin il dit que les localités avaient besoin d’air, d’ « aisines », de dégagements ; qu’il fallait que chacun, étrangers et habitants, pût aller et venir dans toutes les directions :

— Les communaux, dit-il, sont la commodité et la promenade des pauvres gens ; c’est là que font