Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/222

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néral était un homme juste et de caractère indépendant qui ne se laissait pas facilement influencer.

De l’enquête faite par un inspecteur envoyé tout exprès, il ressortit pleinement que les faits allégués par Guérapin et ses gens apostés étaient odieusement dénaturés ou purement supposés. Aussi lorsque M. Duffart, qui surveillait la marche de cette affaire, se présenta chez le directeur général pour enlever le déplacement de M. Lefrancq, il fut froidement reçu. Comme il citait, pour étayer le factum de Guérapin, certains faits à sa connaissance personnelle, à savoir que le receveur avait poursuivi deux délinquants très intéressants, qu’il lui avait recommandés lui-même, ce qui était fait pour susciter des haines au gouvernement impérial, le directeur lui répondit sèchement qu’en accusant M. Lefrancq, il faisait le procès de l’Administration, attendu que ce fonctionnaire n’avait pu exercer de poursuites sans y être autorisé. D’ailleurs il ne pouvait blâmer son subordonné de n’avoir pas tenu compte d’une ingérence abusive.

— Au surplus, ajouta-t-il, l’enquête faite par mon ordre a surabondamment démontré que la haine seule a dicté la dénonciation calomnieuse du sieur Guérapin, aussi bien que celles faites à son instigation. Par conséquent, monsieur Lefrancq ne sera pas déplacé, sinon avec avancement, lorsque son tour sera venu.