pleins d’eau colorée et des fœtus dans l’alcool…
M. Lefrancq se mit à rire :
— Il y a quelque chose de vrai là ! dit-il.
À ce moment ils arrivaient à « la maison Desvars », comme on l’appelait toujours.
Dans le jardin, madame Lefrancq se promenait avec sa fillette : en voyant les deux amis, elle eut un sourire de bon accueil et vint à eux.
C’était toujours Michelette, la Michelette d’autrefois, grande, de belle prestance et la taille élégante encore dans la plénitude de formes de la femme parvenue à son complet développement. Elle était vêtue, sans corset, d’une robe grise toute simple, sans fanfreluches, sans aucun de ces prétendus ornements de rubans, de dentelles, de galons, de découpures ; et puis pas un bijou. Sa belle tête sortait d’un col blanc tout uni ; ses cheveux noirs abondants, où couraient cinq fils d’argent, — juste autant que d’enfants, M. Lefrancq les avait comptés, — ses cheveux étaient toujours partagés régulièrement sur son front mat, et ses beaux yeux verts éclairaient sa physionomie calme et digne, à laquelle sa bouche où rayonnait la bonté achevait de donner son caractère.
En arrivant, les deux garçons se précipitèrent vers leur mère, tandis que la petite courait à son père, qui la prit dans ses bras.
— Et moi ! dit au bout d’un instant M. Farguette