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Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/343

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— Et maître Gilbert, quels sont ses projets ?

— Il voudrait entrer à l’Institut agronomique, comme le cadet, dit le père.

— Il a raison. C’est vers la terre qu’il faut se tourner. Nos voisins insulaires, favorisés par la nature et les circonstances, nous priment dans l’industrie et le commerce ; notre supériorité, à nous, consiste à être un peuple essentiellement agricole. Malheureusement, on perd cela de vue.

» Pour ma petite Sylvie, continua l’ex-pharmacien, point n’est besoin de s’informer de sa vocation : elle sera une femme de sens et de cœur, une bonne femme et une bonne mère comme sa maman… hein, Sylvette ?

La fillette se mit à rire, tandis que Michelette disait :

— Que vous êtes complimenteur, mon pauvre monsieur Farguette ! ou bien « flacassier », comme on dit en Périgord.

— Pour vous seulement !

— Alors, je vais être jaloux ! dit en riant M. Lefrancq.

— D’ailleurs, reprit M. Farguette, en caressant la tête bouclée de la petite, elle sera mon héritière… C’est réglé et couché tout au long sur mon testament. Le magot n’est pas gros, mais il lui permettra d’épouser, le cas échéant, un honnête garçon sans le sou, et d’échapper au supplice des concours, à