sier. Alors, ce fut une explosion de brocards et de quolibets :
— Donc, tu étais marguillier dans ton endroit ?
— Enfant de chœur ?
— Rat d’église ?
Toutes ces interrogations partaient comme des coups de pistolet, et les railleries continuaient :
« Sans doute, il allait passer aumônier de la garnison… C’était sa maman qui lui avait mis ça au cou, le pauvre petit, pour lui porter bonheur ! »
« Ha ! ha ! ha ! On n’avait jamais vu de ces coyonnades-là aux chasse-marée…
— Ous qu’il est ton chapelet ?
— Et, nom de Dieu, le « bleu » allait faire la prière tous les soirs dans la chambre, ça serait « chouette », il serait le marabout du peloton… »
— Tas de brutes ! pensait Damase.
Mais l’un des chasseurs, vieux troupier trois fois chevronné, à barbe noire embroussaillée où couraient quelques poils blancs, surnommé par antiphrase : La Douceur, s’approcha, le « brûle-gueule » à la bouche, et avança la main pour prendre la médaille :
— Donne-moi ça, moutatchou, y n’est pas permis d’avoir ces histoires-là au régiment… Nous allons bazarder ça chez un yaoudi ; il y aura pour remplir encore les peaux de bouc.
— Ne touche pas à ça, vieille bête ! fit Damase en lui rabattant le bras.
— Qu’est-ce que tu dis ? Sacré nom de Dieu de bleu ! Tu te permets de te foutre des anciens ?
Et il saisit Damase au cou.
Mais lui se dégagea, et, d’un coup de poing solidement appliqué, envoya La Douceur à trois pas en arrière.
— Ah ! c’est comme ça ! Soldat du pape ! Beni-