Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/22

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que du fond de l’écurie on entendit braire la bourrique de la maison, à laquelle, de la cour même, une autre voix asine répondit bruyamment.

Les hommes allèrent à la porte de la salle à manger et virent Mlle  Septima qui sautait légèrement à terre, comme une fillette, quoiqu’elle eût bien dans les vingt-cinq ans.

— Quelle bonne surprise ! fit M. de La Ralphie en s’approchant. Justement nous parlions de vous il : n’y a qu’un instant, et je disais à Second que vous deveniez rare.

M. Second, lui, n’avait pas bougé du seuil. Il se tenait là, les deux mains dans les poches de sa veste, avec un sourire sardonique sur sa large bouche. Lorsque sa sœur fut au moment d’entrer, il l’interpella vivement :

— Et qui soignera les poules ?

— Occupe-toi de tes chiens et ne te mêle pas de mes poules, répondit-elle.

— Toujours aimable !

— Nous sommes frères en ceci !

Et les propos aigre-doux continuèrent, cependant que M. de La Ralphie riait de bon cœur.

— Vous arrivez joliment à propos, dit-il à Mlle  Septima, lorsqu’ils furent entrés ; on fait la lessive, vous serez bien aimable d’y voir un peu.

— J’y veillerai, soyez tranquille.

À ce moment Mlle  Valérie descendait, prête à partir pour l’école, coiffée d’un petit chapeau de feutre gris, et les épaules couvertes d’une écharpe nouée par derrière.

— Bonjour, mon petit chou !  ! fit Mlle  Septima ; que vous voilà donc mignonne !

Et elle s’avança pour l’embrasser.

Mais la petite détourna la tête assez ostensible-