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Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/47

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III


Le lendemain, dès le matin, la petite ville de Fontagnac était envahie. À l’arrivée des chemins et tout le long de la « traverse », comme on appelle dans la contrée, ces percées de routes nouvelles à travers les vieilles villes et les masures des anciennes bourgades, des charrettes nombreuses et quelques tilburys et chars à bancs étaient rangés de chaque côté, obstruant l’entrée des maisons et rétrécissant le passage déjà insuffisant. Puis, en avançant vers le centre de la ville, c’était des marchands de draperies communes, d’indiennes, de mercerie, de bonneterie, de lingerie, de quincaillerie, de jouets grossiers, de bonbons, de verrerie, qui bordaient la voie principale. Aux abords du pont même, un colporteur étalait des livres imprimés avec des têtes de clous sur du papier à chandelle : les Quatre fils Aymon, les Mille et une Nuits, la Clef des Songes, le Parfait Secrétaire des Amants, l’Histoire de Geneviève de Brabant, etc.

Entre les deux files de véhicules rangés, les brancards en l’air, et les étalages divers, d’où partaient de chaleureux appels des marchands, roulait comme un fleuve une foule pressée allant des extrémités de la ville vers les divers champs de foire, des bœufs, des porcs, des moutons, des chevaux, ou vers le « minage », autrement dit la halle aux grains, ou le marché aux noix, sur la place du Trente-Juillet, ou celui des truffes, sur la place de la Mairie, ou celui de la volaille, sur la place d’Armes, ou encore vers la place Mage, occupée