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Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/46

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C’était une petite fille de l’âge de Valérie, à la figure rose et rieuse, avec une forêt de cheveux blonds frisés, qu’elle secouait avec une grâce mutine.

— Viens ici, Liette, dit la supérieure ; voici une petite demoiselle qui se nomme Valérie et qui n’a pas d’amie ; voudrais-tu bien être la sienne ?

— Oh ! oui, ma chère mère ! dit la petite Beaufranc en embrassant Valérie, que cette caresse naïve toucha.

— Eh bien ! tu vas la promener partout, lui montrer le jardin s’il ne pleut pas, la cour des récréations, tes joujoux, tes poupées, et, ensuite, vous ferez une petite dînette…

Les fillettes sourirent, et, la mère Sainte-Bathilde ayant ôté le chapeau de Valérie, elles sortirent en se donnant la main.

— Soyez tranquille, mon cousin, dit-elle ensuite, votre chère enfant s’habituera très bien ici. Ce soir, je vous la renverrai ; il ne faut pas brusquer la séparation… et puis, je présume que demain elle voudra voir la foire ; mais, dans quelques jours, ce ne sera plus nécessaire.

Sur cette assurance, M. de La Ralphie s’en alla satisfait.