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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/112

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jeune monsieur » d’aimer la Nicette. Non point qu’ils aient rien vu : Jean prend trop de précautions pour ça ; mais parce que c’est la plus gente fille de la paroisse, telle qu’il n’y en a pas une pareille, même à Hautefort ; et, après ça, parce qu’on ne leur connaît pas, à l’un et à l’autre, une mie et un galant. Des deux qui le savent, M. Rudel n’a garde d’en parler, et la Coulaude a « posé sa langue », depuis qu’un jour Jean lui a dit entre quatre yeux, la tenant par le bras :

— Fais attention de ne plus nous épier, ou nous faire épier par ton singe de frère, la Nicette et moi… Et puis, tiens ta sale bouche close, sans quoi, ni ton père, ni le mien ne t’empêcheront de passer par mes mains !

À la première rencontre, Jean donne le « cacalou » à sa mie en l’embrassant :

— Tiens, garde-le tant que tu m’aimeras !

— Tant que je vivrai, alors !

— Oh ! Nicettou ! mienne petite !

Et leurs lèvres se joignent encore.

Puis ils se mettent à babiller. Ils n’ont, pour