Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/117

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aller toucher les chèvres seule ; ne la quittez pas un moment, ni jour ni nuit… vous entendez ! Méfiez-vous de tous… surtout d’un !… vous savez qui ! En un besoin, aller trouver ma mère… Et puis, tenez, pour vous aider, voici quelques sous.

Et il tend à la bonne femme cinq louis pliés dans un papier.

— En bien vous remerciant, monsieur Jean… mais n’ayez point de crainte !… La pauvre drole !… J’aimerais mieux que le feu du ciel m’écrase !

Alors Jean prend dans ses bras la pauvrette qui toujours pleure et sanglote, et il la berce un moment sur son cœur, avec de douces paroles :

— Prends courage, ma Nicettou ! C’est long, sept ans, mais quand on est sûr l’un de l’autre, le temps dure moins… D’ailleurs, peut-être, ça s’arrangera plus tôt que d’aucuns ne voudraient… Aime-moi toujours, mignonne, et garde-toi pour ton homme… Adieu, ma petite Nicette tant aimée !