Aller au contenu

Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Rudel, ce qu’elle n’a jamais fait pour son compte.

Et puis elle l’encourage, lui dit qu’il n’a plus longtemps à souffrir, et que d’ici son retour il ne se tourmente point, qu’il n’y a point de danger…

La bonne mère s’excuse aussi de ne payer point le port de la lettre, mais elle se cache de « quelqu’un » et la fait jeter secrètement à la boîte par la Nicette… Elle pense, d’ailleurs, qu’il a encore un peu de l’argent qu’elle lui envoya quinze jours il y a.

Ah ! la bonne lettre ! et comme elle fait du bien au cuirassier qui s’ennuie du pays, à Meaux en Brie ! Il ne regrette pas les vingt et quelques sous de port qu’elle lui coûte, ah ! non…

Et puis, ce brin de marjolaine ! il le met entre ses dents et croit y retrouver le goût des lèvres de sa petite Nicettou…

— Vous dormez, cavalier Rudel !

Non, il ne dort pas, le cavalier Rudel ; mais tout en trottant sur la piste, il a la vision de