Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/130

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deux femmes qui l’aiment, là-bas au fond du Périgord blanc, dans « la franchise de Chasseins », et ça lui donne des distractions, de manière que des fois il n’exécute pas le commandement assez vite…

De toutes ces choses, de ce remplacement prochain, M. Rudel ne se doute point. À cet égard, il est bien tranquille : Jean ne reviendra pas de sitôt.

Quant à ce qui est de la petite, ça ne va pas. M. Rudel a eu beau la faire épier par la Coulaude, chercher à la rencontrer par là, sans sa mère nourrice, il n’a pu l’accoster seulette. La Michone lui a rapporté qu’elle a perdu son temps à patrociner près de la jeune et de la vieille : aucune ne veut entendre à ses raisons.

Tout ça le rend fou, cet homme qui a toujours fait à sa volonté. En s’en allant par les chemins il rage et ronchonne tout seul. Il ne ferait pas bon alors lui demander de la monnaie de deux sous, ah ! non. Et quand sa jument butte dans un mauvais pas, de quel coup de cravache il la relève !