Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/136

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veut le monsieur, il fera vendre votre maison pour être payé des huit cents francs hypothéqués dessus… Pensez bien à ça !

La pauvre femme ancienne pleure à l’idée de s’en aller, chassée de chez elle avec son fils aveugle…

— Et puis, personne n’en saura rien… Vous ferez semblant d’avoir besoin de sortir. Ça n’est pas la drole qui parlera de ça… Elle fera, voyez-vous, comme tant d’autres qui font beaucoup de manières avant, et qui puis après s’apprivoisent à venir manger dans la main…

— Mais j’ai juré ! fait la Bernique, en larmes.

— C’est bien quelque chose !… Enfin, choisissez : si vous ne faites pas ce que je vous dis, demain l’huissier viendra vous porter un commandement à payer les huit cents francs…

Terrifiée, la Bernique promet.

Le soir, vers les dix heures, couchée avec la Nicette, elle se lève, disant :

— Ces prunes que je mangeai tantôt me font mal à l’estomac. Je vais me promener un peu…