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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/135

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— La Guillone est partie pour Moncibre, dans la paroisse de Villac… Sa sœur, qui est à la mort, l’a fait demander…

— Ah !… fait M. Rudel, dont les yeux brillent.

— Seulement, la vieille de chez Berny doit venir garder la drole…

M. Rudel hoche la tête, comme point embarrassé de ça, et rentre chez lui.

Peu après, la Michone, bien embouchée, s’en va parler à la bonne femme Bernique.

Aussitôt qu’elle a compris, celle-ci se récrie : jamais de la vie elle ne fera ça ! La Guillone lui a fait jurer par son âme, sur la croix de son chapelet, de bien garder sa drole de tout méchef !

— Écoutez, Bernique, lui dit l’autre ; vous connaissez le monsieur ! S’il vous trouvait chez la Guillone, peut-être il vous étranglerait… Et puis, vous savez, quand on est dans les dettes des gens, il faut en passer par leurs volontés : les pauvres ne sont pas libres de faire à leur fantaisie. Si vous ne faites pas ce que