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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/155

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la Guillone, ils prennent le corps et le portent sur la planche où le fossoyeur le fait glisser avec précaution. Ensuite, il retire la planche tout doucement, et la petite Nicette se couche au fond du trou.

— Ma drole ! ma pauvre drole ! crie en sanglotant la mère nourrice.

— Que veux-tu, femme ! à cette heure toutes ses misères sont finies, — dit le vieux en rejetant la terre qui tombe sur le cadavre avec un bruit mat.

Maintenant, la fosse est comblée, tout est fini ; la Guillone s’en retourne vers Chasseins à travers les terres, tant elle a honte de traverser le bourg.

Tout est fini ?

Pas encore.

Le dimanche suivant, le curé monte en chaire, et, après son prône, il fait un bout de sermon sur cette mort pitoyable :

« Voilà où conduisent les passions honteuses ! voilà les funestes effets du libertinage ! Que l’exemple de cette malheureuse vous serve,