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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/176

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grains de grenaille lui doul trop ; mais elle ne lui doul pas pour chasser. Il ne fait plus guère que ça, et quelques journées de loin en loin, de manière que les voisins du bourg, jaloux, se fâchent et menacent de se plaindre aux gendarmes de Thenon, à cause qu’il leur manque assez souvent quelque poulaille, de celle qu’on élève dans les terres en une cabane faite à l’exprès. Lesdits voisins soupçonnent violemment un renard à deux pattes appelé Curo-toupi, de les ramasser en passant, histoire de ne rentrer bredouille.

Ils ne se trompent pas tout à fait ; mais il y a aussi un renardeau du nom de Milou « coquin comme basilic », selon l’expression locale, qui pourrait bien en escoffier quelques-uns. Il fut surpris un jour dans le propre poulailler de M. le Maire, volant des œufs, et reçut à cette occasion quelques solides coups de verge accompagnés de cette sinistre prédiction :

« Foutu petit coquinassou ! tu crèveras aux galères ! »

Malgré tout l’engin de la famille, la misère